Dans une scénographie épurée (régie vidéo à jardin, régie son au fond de la scène, projection d’une image vidéo de taille réduite sur le mur du fond, pôle médical face jardin, une chaise) les interprètes se détachent un à un du public.
Les portes sont fermées à clef.
Une actrice prend la parole. Il est question d’atteintes faites au corps, d’un vide croissant, d’une prochaine bataille… Chacun peut y reconnaître son combat intérieur, une critique politique ou sociale. Le texte oscille sans cesse entre les extrêmes : chute et envol, abandon et persévérance active, considérations globales sur le cours du monde et sensations intimes.
Le spectacle interroge les formes d’engagement du théâtre et de l’individu face à l’état du monde: militantisme, nihilisme exacerbé ou écriture poétique du côté de la naissance ou la renaissance. Il réunit sur le plateau cinq interprètes, un musicien et une vidéaste qui scrute les visages et fait apparaître des paysages imaginaires. Les acteurs contrôlent régulièrement leur tension et l’état des battements de leur cœur. Ces derniers sont rendus visibles avant de basculer dans la fiction.
En octobre 2005, une première étape de création collective est créée dans le cadre du Festival Temps danse d’automne du Forum / Scène conventionnée du Blanc Mesnil.
La recherche se poursuit en 2006. Au cours du spectacle, la scène, désertée par les acteurs, est occupée par un groupe de jeunes gens qui se détachent à leur tour du public. Ils sont rejoints par les acteurs initiaux dans une forme particulière entre conflit et désir d’accueillir l’autre ou de prendre sa place. Ces étudiants sont issus de l’Université de Bordeaux 3 qui est partenaire du projet.